Alors que le monde a battu ces derniers jours des records de chaleur, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé jeudi un appel mondial à l’action pour « prendre soin des plus vulnérables et rendre plus résilientes les économies ».
« Dimanche, lundi et mardi derniers ont été les trois jours les plus chauds jamais enregistrés. La terre devient de plus en plus chaude et plus dangereuse pour tout le monde, partout », a prévenu M. Guterres lors d’un point de presse au siège de l’organisation internationale à New York.
Il a rappelé que cette année, le Sahel a été frappé par une vague de chaleur meurtrière, que des records de température ont été battus à travers les États-Unis, que des villes du sud de l’Europe ont dû fermer des attractions touristiques, et que des écoles ont été fermées en Asie et en Afrique, affectant plus de 80 millions d’enfants.
L’Organisation météorologique mondiale, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et d’autres ont récemment relevé une augmentation rapide de l’ampleur, de l’intensité, de la fréquence et de la durée des épisodes de chaleur extrême.
« On estime que la chaleur tue près d’un demi-million de personnes par an, soit environ 30 fois plus que les cyclones tropicaux », a indiqué le haut responsable onusien, notant que c’est dans ce contexte qu’il a décidé de lancer un appel mondial à l’action dans quatre domaines.
Il s’agit de prime abord de prendre soin des plus vulnérables, qu’il s’agisse des personnes pauvres vivant dans les villes, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes avec un handicap, a-t-il déclaré.
« Nous devons réagir en augmentant massivement l’accès au refroidissement à faible émission de carbone », a-t-il recommandé, ajoutant que de telles mesures pourraient protéger 3,5 milliards de personnes d’ici 2050.
En deuxième lieu, le chef de l’ONU a préconisé le renforcement des protections des travailleurs, citant un nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail qui prévient que plus de 70% de la main-d’œuvre mondiale sont désormais exposés à un risque élevé de chaleur extrême.
Troisièmement, il a jugé nécessaire de « renforcer massivement la résilience des économies et des sociétés en utilisant les données et la science ».
« La chaleur extrême affecte presque tous les domaines: les infrastructures se dégradent, les récoltes échouent et la pression s’accumule sur l’approvisionnement en eau, les systèmes de santé et les réseaux électriques », a-t-il dit, en insistant sur l’impératif d’engager un effort concerté pour « protéger les économies, les secteurs critiques et l’environnement bâti de la chaleur ».
Enfin, Antonio Guterres a souligné l’urgence de combattre la « maladie » de la dépendance aux combustibles fossiles et de l’inaction climatique.
« Les pays doivent éliminer progressivement les combustibles fossiles, rapidement et équitablement. Ils doivent mettre fin aux nouveaux projets de charbon », a-t-il conclu.